La tuile…en 2023
L'usine Terreal de Roumazières qui est le plus important site industriel du groupe, emploie 350 personnes et sort chaque année 200 000 tonnes de tuiles. Elle compte 7 lignes de fabrication de tuiles et d’accessoires en terre cuite (ici des tuiles galbées Romane Canal, très prisées dans l’ouest et sud-ouest). D’après Jean-Baptiste Fayer (directeur général) l’usine utilise une technologie de cuisson très rapide, 4 heures au lieu de 20 à 24 h, et qui demande quasiment 3 fois plus d’énergie qu’une ligne classique. Sachant que le prix du gaz et de l’éléctricité, depuis la crise énergétique lié au conflit en Ukraine a été multiplié par 10, on peut facilement comprendre que le cout des tuiles est fortement impacté.
Chez Terreal, les énergies nécessaires à la fabrication des tuiles sont réparties comme suit : 85% de gaz naturel et 15% de l'électricité. « Nous avons déjà augmenté le prix de ces produits il y a quelques mois. Aujourd’hui, nous perdons de l’argent sur chaque chantier. Il faudrait encore multiplier par deux nos tarifs pour que ça reste rentable, ce n’est économiquement plus viable de poursuivre comme ça ». Poursuit Jean-Baptiste Fayer
Le marché français de la tuile représente 42 millions de m² de toitures en 2021, soit autour de 320.000 toits. Terreal (699 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021, 3.228 collaborateurs dans le monde), deuxième fabricant européen de tuiles en terre cuite, représente autour d'un tiers des toits français, soit un peu plus de 105.000 toits par an.
Vous l’aurez compris, il devient de plus en plus coûteux de produire et…acheter des tuiles.
© Crédit photo : Anne Lacaud/Archives « Sud Ouest »